Station: [19] Les métiers artisanaux à Altenheim


M: Meunier, boulanger, boucher, menuisier, vitrier, serrurier … on dénombrait une petite vingtaine de métiers artisanaux à Altenheim.

F: Au milieu du 19e siècle, le village comptait notamment : deux selliers, deux maîtres charpentiers, quatre tailleurs, six menuisiers, onze cordonniers, seize tisserands et pas moins de 266 agriculteurs !

M: Nombreux étaient les habitants d’Altenheim à exercer deux professions : la culture de la terre et un artisanat en parallèle, comme revenu d’appoint. Les artisanats obéissaient toutefois à une certaine hiérarchie. Si les métiers de charpentier, de tonnelier ou de forgeron étaient reconnus comme des métiers à part entière et jouissaient d’un assez grand prestige, ceux de tisserand, de vannier, de fabricant de râteaux, de cordier, de cordonnier ou de tailleur, en revanche, étaient déconsidérés comme des activités de pauvres, peu rémunératrices.

F: Et pourtant, tous les métiers artisanaux demandaient à être appris correctement : selon les règles de l’art définies par la corporation. Elles stipulaient non seulement la qualité de la formation, le nombre d’années d’apprentissage ou le niveau de rémunération. Les corps de métier réglementaient aussi les moindres détails de la vie en société : les mariages socialement envisageables, la procédure à suivre en cas de conflit avec un apprenti ou d’infraction du code de conduite par celui-ci, ou encore les droits que la veuve d’un maître artisan pouvait faire valoir auprès de la corporation.
Un maître artisan avait un certain nombre de devoirs :

Zitator: Article 7 :
Il est tenu de former son apprenti de son mieux, de le nourrir correctement et de ne pas l’astreindre outre mesure aux travaux du ménage et des champs. Il doit par ailleurs veiller à ce que l’apprenti ne manque pas le service religieux les dimanches et jours fériés.

F: Depuis le Moyen-Âge, le village d‘Altenheim faisait partie du fief de Lahr. Tous les contentieux relatifs aux artisanats dépendaient donc de sa juridiction. Le déplacement demandait trois heures de marche à l’aller et autant au retour. Autrement dit, on perdait une journée de travail.
Las, les artisans d’Altenheim adressent une requête aux autorités supérieures de Lahr, leur demandant de pouvoir fonder leur propre corporation générale. Ils obtiennent gain de cause, à deux conditions : qu’ils se dotent d’un coffre-fort et d’un logement où héberger les compagnons itinérants. 

M: En 1800, c’est chose faite : Altenheim a sa propre corporation générale, à laquelle tous les artisans sont affiliés... et possède un coffre-fort à plusieurs serrures où sont conservés des documents, de l’argent et des sceaux. Peu de temps plus tard, le village passe de l’autorité des princes de Nassau-Usingen à celle du grand-duché de Bade. Et en 1862, le grand-duc de Bade édicte le droit d’exercer librement tout commerce. La corporation devient l’Union des commerçants et artisans d‘Altenheim, qui existe encore de nos jours.

 

 

Photos: © Heimatmuseum Neuried