Station: [20] La pêche


F: Flöschoff, warzloff, zipfelbernen ou encore tribord à perche : que de termes baroques ! Ils sont issus du répertoire de la pêche rhénane, qui nécessite des équipements spéciaux.

M: Pêcher le poisson dans le Rhin supérieur a toujours été un art. Il s’agit d’ailleurs de l’activité la plus ancienne du Ried. Des preuves archéologiques attestent de sa pratique dès le mésolithique. La trace écrite la plus ancienne de pêche dans la région remonte à l‘an 1572. Le droit de pêche se transmettait de génération en génération au sein d’une famille.

F: Le principal outil de travail du pêcheur était, outre les filets, le bateau. Appelé « tribord » c’est une barque plate en bois de pin et de chêne qui se pilotait debout, en s’aidant d’une perche. Cette embarcation permettait de remonter les bras du vieux Rhin pour aller jeter ses filets et prendre de l’esturgeon, du saumon rhénan, de la truite saumonée, de la perche ou du gardon. Le pêcheur posait des nasses pour attraper des anguilles ou d’autres poissons vivant près de la rive. 

M: Après avoir vidé ses filets, le pêcheur transportait sa prise vivante – pour en garantir la fraîcheur – jusqu’au marché au poisson de Strasbourg. À cet effet, son bateau était équipé de compartiments extérieurs (les « flöschoff ») lui permettant de transporter sa prise dans l’eau jusqu’à Strasbourg. Certains pêcheurs (et d’autres autochtones) savaient même attraper certaines espèces de poisson à la main ! Ils plongeaient la main dans l’eau et attendaient sans bouger que des poissons curieux approchent, pour inspecter cette main de plus près, et qu’il se faufilent même entre le pouce et l‘index … les pêcheurs avertis savaient le bon moment pour pincer le poisson par les ouïes. (Une technique que le parler local appelait « fischgrawle ».)

F: Quand vous aurez fini votre visite de la salle des artisanats, retournez si vous le voulez bien aux escaliers et descendez dans la cour couverte, où vous prendrez la porte au fond à droite. C’est là que se poursuit le circuit, dans ce qui était jadis l’étable des étalons.

 

 

Photos: © Heimatmuseum Neuried