Station: [6] Distillerie sous contrôle


 

F: Dans cette pièce, nous vous présentons une distillerie sous contrôle. D’aucuns croient qu’il s’agit d’un procédé particulier de distillation. Ou même d’un art spécial des virtuoses de l’alambic cherchant à obtenir un alcool le plus fort possible, mais:

M: Il n’en est rien! Presque tous les alcools forts à base de céréales sont fabriqués dans des distilleries sous contrôle, mais ceci n’a aucun lien avec le processus de fabrication à proprement parler.

F: Mais que se passe-t-il donc dans une distillerie sous contrôle?

M: Comme le terme le suggère, elle est sous le contrôle d’une instance: l’ensemble du processus de fabrication est sous les scellés de la douane.

F: Autrement dit, seuls les services de la douane possèdent une clé de l’installation de distillation. De plus, toutes les brides et tous les raccords sont plombés. L’Etat fait valoir son monopole sur l’alcool, en vertu duquel la fabrication d’alcool est soumise à une contribution indirecte.

M: Dans une distillerie sous contrôle, la taxe sur l’alcool se calcule à partir de l’alcool réellement produit. À cet effet, les douanes montent un compteur spécial, par exemple au niveau de l’écoulement, qui mesure la quantité d’alcool fabriquée. La taxe est ensuite calculée au litre.

F: Il existe aussi ce qu’on appelle les distilleries à forfait, qui font surtout principalement de l’eau-de-vie à partir de fruits. Ces distilleries ne sont pas sous les scellés de la douane, mais elles ne doivent toutefois pas dépasser une production maximale de 300 litres d’alcool pur par an. Or il existe une ruse:

M: Le montant de la taxe ne se calcule pas à partir de la quantité d’alcool produite, mais à partir de la quantité de moût résiduel! Les bouilleurs de cru avertis sont passés maîtres en l’art de produire un excédent. Autrement dit, ils tirent le maximum d’une quantité de moût donnée. Ce supplément n’est pas soumis à l’impôt. Alors, tchin-tchin !

Fotos: © Förderverein Museum im Steinhaus e.V.