Station: [21] L’étable des étalons de reproduction


M: Dans de nombreuses régions, les autorités de Bade-Wurtemberg avaient promulgué un édit à dessein d’améliorer la production agricole. Pour prévenir une pénurie de jeunes bêtes et de lait, les communes avaient été sommées de se procurer de beaux spécimens de taureaux, de verrats et de boucs, de bien les soigner et de les mettre à la disposition de tous les paysans en vue de l’insémination des bêtes du village.

F: Après les guerres, les sécheresses et des siècles d’abus, les seigneurs s’étaient rendus à l’évidence : pour que leurs affaires marchent bien, il fallait que la population se porte bien, et qu’elle soit capable de payer les redevances. Et accessoirement, quand les gens ne meurent pas de faim, il ne leur vient pas à l’idée d’aller faire la révolution. 

M: La ville d‘Altenheim a donc dû se mettre en quête d’étalons mâles robustes et bien portants. Ils étaient hébergés dans le bâtiment dans lequel vous vous trouvez, érigé en 1865. Au milieu du 19e siècle, il abritait jusqu’à 12 taureaux destinés à la reproduction. À l’arrière, dans la grange, il y avait en plus quelques verrats et quelques boucs.

F: Un homme était payé par la commune pour prendre soin des bêtes. Régulièrement, il se rendait aux différentes fermes, tirant derrière lui un taureau, un verrat ou un bouc, pour qu’ils remplissent leur fonction de géniteurs. 

M: Avec l’apparition de l’insémination artificielle au milieu du 20e siècle, les étables à étalons commencent à perdre de leur importance. Dans les années 1970, on se défait des taureaux, suivis des verrats dans les années 1990. Le dernier bouc a disparu peu avant le nouveau millénaire. Et pourtant, l’odeur pénétrante qu’il dégageait à la saison des amours continue de titiller les narines de plus d’un collaborateur du musée !

 

 

Photos: © Heimatmuseum Neuried