Station: [29] La culture du tabac


F: Le tabac ou « divak », comme il est appelé dans la région, a été et demeure à ce jour une des principales cultures de la région. Grâce à la douceur du climat et à la richesse des sols, il pousse bien dans la région du Haut-Rhin. Au 16e siècle, les navigateurs revenus d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale l’introduisent en Europe.

M: C’est à la fin du 18e siècle qu’il arrive dans le Ried. Dans la ville voisine de Lahr, Carl Ludwig baron de Lotzbeck (un descendant du pasteur Lotzbeck d’Altenheim) fonde en 1774 une manufacture de tabac à priser. C’est le début de l’industrie du tabac dans le Haut-Rhin. Moins d’un siècle plus tard, en 1860/65, la production de tabac a déjà dépassé celle du chanvre.

F: Autrefois, cultiver le tabac était extrêmement pénible et chaque étape de sa transformation devait être exécutée à la main. À partir du mois de mars, les jeunes semis pouvaient être placé en serres. Une fois passé le cap des saints de glace, les petits plants pouvaient être repiqués en pleine terre. Pour garantir des intervalles réguliers entre les pieds, on se servait de cordeaux dotés de petits drapeaux rouges matérialisant l’écart entre deux plans. Entre les rangées de tabac, on plantait des betteraves à sucre, car toute terre arable devait être exploitée. 

M: Il est impératif que les feuilles de tabac restent intactes jusqu’à la récolte. En effet, la moindre blessure de la feuille en modifierait la composition chimique, et le goût s’en ressentirait. Une averse de grêle suffisait à elle seule à anéantir une récolte entière. C’est pourquoi l’on veillait à répartir la récolte de tabac en plusieurs lieux, les plus éloignés les uns des autres que possible. Ainsi, si la grêle avait fait des dégâts sur un champ, les autres champs avaient des chances d’avoir été épargnés. 

F: En fonction de la variété, un plant de tabac produit entre 16 et 20 feuilles, qui se récoltent sur une période de deux semaines environ. On commence par les grandes feuilles du bas et on continue progressivement en allant vers le haut. Les feuilles fraîchement récoltées ne devant en aucun cas se ratatiner, il faut les traiter immédiatement après la récolte. Pour savoir comment et pour découvrir le rôle de la météo, rendez-vous à la prochaine étape de la visite.

 

 

Photos: © Heimatmuseum Neuried